Stop à l'anxiété scolaire...
Aujourd'hui, j'avais envie de partager avec vous les propos de Jeanne Siaud-Facchin (auteur de : Aider l'enfant en difficultés scolaires (Odile Jacob), psychologue praticienne (qui a fondé Cogito'Z, Centre de prise en charge des troubles des apprentissages). En ce début d'année scolaire, elle répond aux questions de Famille Chrétienne dans un article consacré à l'anxiété scolaire. Je trouve ses propos et conseils très intéressants !
Extraits :
"Pour être un bon parent aujourd'hui, il faut que son enfant réussisse à l'école, alors qu'il y a deux générations, il fallait qu'il soit en bonne santé. "Avoir de bonnes notes" devient donc au centre des préoccupations, la valeur de l'enfant étant jaugée en fonction de ses résultats scolaires. Certes, le bac n'a plus la même valeur qu'autrefois. Mais par conséquent, il faut désormais l'obtenir avec mention "très bien" pour sortir du lot !" (...) Il est important de cultiver l'intelligence émotionnelle de l'enfant, en l'aidant notamment à repérer ses émotions. Quand il répète "j'en ai marre, ça m'énerve, ce contrôle, ce prof, ...", l'inviter à nommer son ressenti : peur, stress, ou tristesse ? etc. (prendre de la distance quant à l'objectif de performance pour atténuer la tension) (...) beaucoup de parents méconnaissent les multiples options du système scolaire. On n'a pas raté sa vie si on ne rentre pas en première S !"
- Que se passe t-il pour un enfant stressé en classe ?
Dans 30 à 50 % des cas, être anxieux est génétique. Cela viendrait de la sérotonine, qui joue un rôle dans l'état émotionnel. Un enfant anxieux a donc plus de risques d'avoir des parents anxieux, ce qui démultiplie son anxiété ! La grande peur des enfants consiste à ne pas être à la hauteur de ce qu'on attend d'eux.
- Qu'est-ce qui nourrit la confiance en soi de l'enfant ?
Pour commencer, attention aux messages anxiogènes que nous, les parents, envoyons souvent à notre insu. Que fait-on le soir quand on rentre ? On râle après ses collègues insupportables, son boss, son boulot sans intérêt ou trop stressant... le monde professionnel est devenu trop dur, le chômage.... Puis, souvent, dans la phrase qui suit, on demande à l'enfant si il a bien fait ses devoirs, révisé son contrôle de maths, car il joue là son avenir... (...)
Comment inverser la donne ? Etablir un petit cahier dans lequel on écrit du "positif". On le remplit petit à petit "Aujourd'hui je suis content parce que..." Ce n'est rien à faire et ça change tout ! Ecrire du positif évite de ruminer du négatif... Plus on engrange dans sa mémoire des moments qui nous ont donné satisfaction, moins on est affecté par des éléments qui viennent nous ébranler."
En cas de difficulté avérée :
" A l'égard de l'enfant, l'essentiel consiste à éviter à tout prix l'accusation qui atteint l'identité profonde : "Tu es nul en maths"... etc. Veiller à dissocier le résultat de la personne. (ex : "comment expliques-tu cette note ?")
Par ailleurs, l'adulte n'est pas obligé de se "ranger" du côté de l'enseignant et de le justifier. Rien n'empêche de dire "OK, ce prof est très exigeant, ses méthodes sont contestables, mais on ne peut pas le changer. Comment vas-tu faire, toi, pour t'adapter ?" Ce comportement permet à l'enfant de sortir d'une impasse, et l'invite à trouver par lui même une voie nouvelle."
- les activités extrascolaires n'entraînent-elles pas parfois une pression supplémentaire ?
"Bien qu'il s'agisse de loisirs, l'enfant est souvent tenu là aussi de "réussir". Trouver un équilibre et cesser de redouter le fameux "Papa, Maman, j'm'ennuie".... Qu'ils répondent alors : "Tant mieux, tu penses !". En effet, pendant ce temps où il n'y a rien à faire, le cerveau établit de nouvelles connexions, intègre les apprentissages, fabrique des hypothèses, du rêve. C'est une voie ouverte à la créativité, à l'imagination. Autrement, on fabrique des "enfants toupies" : pour tenir debout, il faut être perpétuellement en mouvement, sinon on se casse la figure. Ces enfants deviennent des "adultes toupies" qui continuent de remplir leur agenda, passent leur vie à faire des milliards de choses... et qui, dans 80 % des cas, sont assaillis d'idées noires quand ils ne font rien, faute d'avoir appris à se retrouver seul avec eux-mêmes..."
A méditer... Et vous, toupie or not toupie ?
;-)